Jeudi matin, un peu blanc. Un petit chat collé au feu plutôt grognon, mon thé et l'habiller. Quand tout le monde est parti Melchior et moi on enfile nos bottes, le petit travail chez les poules par lequel commence officiellement la journée. Après c'est l'heure d'un autre thé, Melchior s'installe dans le hamac en haut, demande sa chanson préférée et je l'entends chanter en préparant son biberon. Nos bouts de journée quand le temps peut durer aussi longtemps qu'on veut.
Il faut que Pépin aille à l'école 5 matinées, parce que, "parce que". Ça me donnait les larmes aux yeux, puis les vacances, puis on lui a dit et c'était la fête d'être bientôt en 1ère classe et de faire la balade avec les autres. Elever des enfants et tricoter la nostalgie à l'instant même. Accepter le temps que notre famille comme un refuge est mouvant, laisser de la place à l'extérieur, aussi. Nos jeudis soirs qui étaient une fête, le week-end qui commençait pour eux.... On inventera une autre façon de se réjouir, chaque jour à son plaisir de toute façon. Marcher sur des sables mouvants, mais avec de bonnes chaussettes de laine.
Arrive une date qui paraissait se trouver dans une autre vie tant elle était floue et lointaine. Je reçois des tas de sms pour préparer mon rdv, me suggérer de faire une liste de questions, me faire signer des papiers comme quoi je ne traînerai personne en justice si j'attrape la bestiole là bas. C'est bien fait et peut-être même que j'aurai le droit à un thé dans la salle d'attente (sms n°2: ne pas arriver plus de 5 minutes en avance, peut-être pas en fait).
Un bol de noix de pécan se transforme en weetabix imaginaires aux pattes de crapauds séchées.
Mais t'es pas une sorcière?-